Lors de la souscription d’un emprunt, qui ne s’est jamais senti obligé de prendre l’assurance proposée par sa banque ?
Prêt immobilier et assurance
Vous souhaitez acheter une nouvelle maison et pour cela vous avez besoin d’emprunter.
Tout naturellement, vous vous rapprochez au minimum de votre banque, et dans le meilleur des cas vous contactez d’autres organismes financiers, histoire d’avoir une petite idée des taux pratiqués.
Jusque-là tout va bien, vous avez plusieurs offres de prêt, et comparez sereinement les avantages et inconvénients de chacune.
Par la même occasion, votre assureur, ou des amis, vous informent qu’il existe des spécialistes en assurance de prêt. Un courtier en assurance emprunteur peut vous faire économiser quelques milliers, voire dizaines de milliers d’euro sur la durée du prêt. « Tiens, pourquoi pas, ça ne coûte rien de regarder ça de plus près ». Et ni une ni deux, vous voilà sur internet à rechercher une offre alternative en assurance de prêt.
Après quelques heures de surf sur des sites web plus ou moins sérieux ou encore des comparateurs ne comparant pas grand-chose, vous avez enfin trouvé un assureur digne de ce nom.
Vous vous retrouvez avec une offre qui non seulement est moins chère, mais parfois avec des meilleures garanties (pas d’exclusion liée aux pathologies du dos, franchise en jours moins élevées, …). Votre assureur conseil vous a enfin expliqué les mécanismes de l’assurance de prêt. Vous savez enfin à quoi sert une assurance emprunteur, et surtout à quoi elle ne sert pas !
C’est donc tout sourire, avec en tête l’idée des travaux que vous pourrez réaliser dans votre nouveau logement grâce aux sommes économisées, que vous vous rendez chez le banquier pour lui signifier que vous « acceptez son offre de crédit, mais que pour l’assurance, vous en faites votre affaire ! ».
Plusieurs scénarios possibles avec la banque
Dans le meilleur des cas, votre conseiller bancaire, beau joueur, abdiquera « Très bien monsieur, tant que les garanties correspondent au minimum requis par notre banque, vous êtes tout à fait libre de choisir votre assurance » Scénario idéal, mais peu fréquent…
Si votre conseiller bancaire a un tempérament un peu plus commercial, ou encore un intéressement conséquent sur la vente d’assurances de prêts, il devrait avoir une réaction du type « Pourquoi pas, mais cependant, j’ai peur que cela ne ralentisse l’instruction de votre demande de prêt. En effet, il faut vérifier que les garanties sont d’un niveau suffisant et, en plus, les procédures sont plus lourdes. Je ne veux pas vous faire peur, mais le plus simple serait de rester sur l’assurance de la banque ». A ce stade :
- soit le client est pressé, ou encore a eu du mal à trouver une offre de prêt qui tienne dans son budget, et il est fort à parier qu’il aura tendance à céder ;
- soit il n’arrive pas à s’enlever de l’esprit la belle véranda qu’il souhaite s’offrir, et il tient bon !
Dernier scénario, et là on entre dans le vif du sujet, le conseiller ne veut rien lâcher « Je suis vraiment désolé, monsieur, mais notre offre n’est pas dissociable. Si vous ne prenez pas l’assurance de prêt avec notre banque, nous allons devoir augmenter le taux ».
Tout cela pour dire : NE LÂCHEZ RIEN !
La vente liée
La vente liée, car c’est de cela dont qu’il s’agit, est interdite par le code monétaire et financier, article L 312-1-2.
L’établissement bancaire s’expose même à une amende pouvant aller jusqu’à 15 000€. La loi Lagarde de 2010 a permis d’aller plus loin dans ce sens. Depuis lors, les banques sont théoriquement obligées de fournir à l’emprunteur une fiche standardisée lui permettant de connaître les garanties minimum souhaitées par la banque, et de là, faire jouer la concurrence.
N’hésitez pas à la demander à votre banque, car certaine auront tendance à ne la remettre qu’au dernier moment.